Grossesse

Tout savoir sur la perte de cheveux après la grossesse

Vous avez accouché il y a quelques mois d’un merveilleux bébé. Toutes nos félicitations ! Au demeurant, quelque chose vous préoccupe fortement : depuis quelques semaines, vous perdez vos cheveux par poignées. Dans la douche, au brossage, sur l’oreiller, vous voyez vos cheveux tomber misérablement et vous commencez à vous faire du souci. Pourtant, le phénomène est très commun. Aussi, voici les causes et les solutions à la perte de cheveux après la grossesse.

Pourquoi perd-on beaucoup de cheveux  après la grossesse ?

1- Les raisons hormonales

Le facteur principal expliquant la perte de cheveux en période de post-partum n’est autre que la chute des hormones consécutive à l’accouchement. Pendant la grossesse, le corps jaune, puis le placenta, produisent des œstrogènes et de la progestérone en masse. Cette sécrétion exacerbée permet le bon déroulement de la grossesse. En effet les œstrogènes (estradiol, estriol, estrone) contribuent à la décontraction tissulaire, la croissance de l’utérus et le développement du réseau veineux (entre autres vers la poitrine). Quant à la progestérone, elle contribue également à la densification de la paroi utérine, la vascularisation de l’endomètre et le relâchement des muscles lisses. Mais cette surproduction hormonale a également un impact sur :

  • La rétention d’eau, qui est plus importante.
  • L’activité des glandes sébacées, avec une production plus conséquente de sébum.
  • Le cycle de vie du cheveu, dont la dernière phase de vie, la phase télogène (2-3 mois), est rallongée.

Ainsi, bien souvent, on constate chez les femmes enceintes une chevelure dense (perte de cheveux très faible), bien lubrifiée (production sébacée accrue), brillante et solide.

Mais lors de l’accouchement, le taux d’hormones sexuelles chute brutalementLa chevelure ne bénéficie alors plus de leurs effets bienfaisants et embellisseurs. Quelques semaines après le post-partum, la perte de cheveux se fait intense : la phase télogène des cheveux reprend sa durée « normale », et ils tombent par poignées. En outre, la chevelure perd de sa résistance et sa brillance : les cheveux sont ternes, sans éclat et cassants.

2- Les facteurs favorisants

Mais les hormones n’expliquent pas tout. Après la grossesse, la jeune maman est littéralement accaparée par son bébé, y compris la nuit. Cette présence de tous les instants laisse peu de temps pour le repos, les nuits complètes, la sérénité et une alimentation régulière et équilibrée. Ces facteurs (stress, fatigue, manque de sommeil, mauvaise nutrition) viennent entretenir la chute capillaire. Enfin, les importantes pertes de sang, qu’il s’agisse de lochies ou du retour de couche, contribuent entre autres à une anémie ferriprive chez la maman, qui elle-même est délétère à la chevelure.

Combien de temps peut durer la perte de cheveux post-partum ?

À cette question, point de réponse précise. La perte de cheveux après la grossesse est un phénomène relativement commun. On estime que 50% des jeunes mamans sont touchées. Elle intervient quelques mois après l’accouchement (de 2 à 5 mois en moyenne) et dure 3-4 mois, parfois plus. Les zones de la tête les plus touchées sont le haut du crâne et la lisière de la chevelure, en haut du front. Mais on observe des cas « extrêmes » : on parle alors d’alopécie post-partum, qui peut toucher jusqu’à 30% de la chevelure. Là encore, la durée fluctue : de 4 mois pour une alopécie « brève », jusqu’à 8 mois avant repousse et densification de la chevelure.  Il n’y a donc pas de règle, car tout dépendra du métabolisme de chaque femme. À préciser en outre que le retour de couche, qui vient rééquilibrer la sécrétion d’hormones sexuelles, améliore en principe la situation. Il intervient 6 à 8 semaines après accouchement, et entraîne en général une stabilisation de la chute de cheveux.

Quand consulter un médecin ?

Là encore, pas de règle. Si vous subissez une perte de cheveux minime, mais qu’elle vous affecte intensément, vous êtes libre d’aller consulter. Le professionnel de santé (médecin généraliste ou dermatologue) vous rassurera sûrement. Au demeurant, si la chute capillaire est conséquente (alopécie), qu’elle s’inscrit sur une longue durée et qu’elle ne décélère pas, voire qu’elle s’aggrave, une visite chez le médecin s’impose. Il pourra estimer la gravité de la situation et préconiser un traitement adéquat. Il pourra s’agit d’un soin en application locale, enrichi en kératine (la protéine qui constitue le cheveu à hauteur de 95%) et en vitamines, pour protéger le bulbe capillaire et fortifier la fibre. Le médecin pourra également préconiser une supplémentation vitaminique et minérale, par des compléments alimentaires, surtout s’il estime que la perte est associée à des carences alimentaires. Enfin, il pourra vous orienter vers un autre spécialiste, gynécologue ou endocrinologue, pour faire un bilan hormonal.

Que faire pour ralentir la chute de cheveux post-grossesse ?

Pour ralentir ou stopper la perte de cheveux, il faut réenvisager son hygiène de vie globale. On ne peut clairement pas influer sur les causes hormonales de l’alopécie post-partum. Au demeurant on peut s’atteler à améliorer certains aspects de son quotidien pour booster la repousse.

Premier point : il est essentiel de mieux dormir et se reposer. On peut par exemple demander de l’aide à ses proches. Le papa, les grands-parents et les oncles et tantes du bébé peuvent prendre votre relais de temps à autre, et vous laisser le temps de faire une sieste !

Second point : il faut s’accorder le temps de bien manger. Il est primordial de veiller à consommer les macro- et micronutriments bénéfiques aux cheveux. On mettra donc dans son assiette :

  • Des fruits et légumes, pour leur apport en vitamines antioxydantes.
  • Des bonnes graisses, pour nourrir le ciment cellulaire du cheveu et booster la production de sébum lubrifiant. Avocat, poissons gras, fruits à coque, huiles végétales crues de colza et de lin et germe de blé restent des sources fiables d’acides gras mono- et polyinsaturés.
  • Des protéines qui, riches en acides aminés, contribuent à relancer la production de kératine constitutive des phanères (ongles, poils, cheveux).  On privilégie particulièrement les abats, car ils contiennent des vitamines du groupe B et des minéraux essentiels à la repousse des cheveux (fer, cuivre). On peut également consommer des œufs, car le jaune est très riche en vitamine B8 (biotine), bénéfique au tonus capillaire. Enfin il est conseillé de manger des coquillages et crustacés, sources fiables de minéraux (zinc, sélénium, cuivre) bienfaisants pour le cuir chevelu et la fibre capillaire.
  • Enfin, on peut s’appuyer sur des cures de compléments alimentaires, en accord avec son médecin. Il s’agit de choisir un complément compatible avec l’allaitement, si vous pensez allaiter. Ainsi il n’aura aucune répercussion sur la santé de votre enfant. Certains ingrédients sont vraiment bénéfiques à la beauté des cheveux : on pense bien évidemment à la spiruline, la levure de bière, l’ortie, la bardane ou la prêle-des-champs.

Dernier point : pour endiguer la perte de cheveux post-grossesse et renforcer sa chevelure, il faut en prendre soin. Les shampooings ne doivent pas être trop fréquents et réalisés avec un shampooing très doux, si possible sans parfum, sulfates ni silicone. On évitera également l’utilisation d’appareils chauffants, à l’instar du fer à lisser ou du sèche-cheveux traditionnel, car l’application de chaleur sur la chevelure la fragilise (dilatation des écailles formant la cuticule du cheveu). Les frictions et tractions seront également à éviter, pour prévenir l’irritation du cuir chevelu et de la fibre capillaire. On peut enfin envisager de nourrir sa chevelure avec une huile végétale naturelle, comme l’huile de ricin (stimulante de la microcirculation), l’huile de nigelle (tonifiante), l’huile de fenugrec (fortifiante) ou le macérât huileux de calendula (calmant des irritations du cuir chevelu).

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