Grossesse

Hygiène intime grossesse : les bons gestes

Hygiène intime pendant la grossesse : quels gestes adopter ?

L’intimité des femmes nécessite une hygiène spécifique. C’est encore plus vrai en période de grossesse, qui tend à accroître la fragilité de la zone intime et de la flore vaginale. Voici donc quelques explications et de précieux conseils concernant l’hygiène intime, pour que votre grossesse se déroule sous les meilleurs hospices – sans douleurs ni désagréments.

La flore vulvo-vaginale, un microbiote fragile à protéger

1- Qu’est-ce que la flore vaginale ?

Une flore, qu’on appelle également microbiote, est un ensemble de micro-organismes vivant dans un environnement spécifique, appelé microbiome, chez un hôte. Ainsi, l’être humain est hôte de différents microbiotes : intestinal, cutané, vulvo-vaginal chez la femme, placentaire, et flore propre aux organes sexuels masculins.

On désigne donc par le terme « flore vaginale » les bactéries et germes qui se situent dans le vagin et au niveau de la vulve. Mais ils sont des micro-organismes « amis », car leur présence permet de limiter les risques d’infections par des bactéries extérieures, potentiellement novices.  Un changement de composition du microbiote vaginal peut entraîner une dysbiose (déséquilibre de la flore).

2- Comment se compose la flore vaginale ?

On a identifié plus de 500 espèces bactériennes dans le microbiote vaginal. On peut donc aujourd’hui affirmer que cette flore est composée à 95% de lactobacilles (ou bacilles de Döderlein) et de 5% de germes (Gardnerella vaginalis et Mycoplasmes Hominis).  La bonne santé de ces lactobacilles dépend pour beaucoup de l’imprégnation ostrogénique. En effet les œstrogènes assurent entre autres la production de glycogène par les cellules superficielles du vagin. Ce glycogène est ensuite transformé par les lactobacilles en acide lactique, qui permet de maintenir l’acidité physiologique de la région pubienne. Ainsi, le pH vaginal se maintient entre 4 et 4,5 : une acidité propice au maintien des lactobacilles protecteurs. En cas de déséquilibre de l’acidité vaginale, il y a risque d’infection :

  • Vaginite d’origine endogène, comme la vaginose ou la mycose vulvo-vaginale
  • Vaginite d’origine exogène (souvent une IST), entre autres car les lactobacilles, pas assez nombreux, ne peuvent plus « empêcher » l’adhésion des bactéries étrangères à la paroi vaginale. Parmi les plus connues, on citera l’herpès génital ou l’infection à Chlamydia Trachomatis.

Quelles sont les particularités de la grossesse ?

Pendant la grossesse, l’imprégnation hormonale se modifie. Et ce bouleversement peut effectivement provoquer un déséquilibre de la flore vulvo-vaginale, puisqu’il impacte directement le pH vaginal. Il est alors moins acide, et la prolifération des lactobacilles moindre. Avec, pour résultat une protection amoindrie. La zone intime est donc bien plus vulnérable aux infections.

En outre, l’activité hormonale associée à la grossesse a d’autres conséquences, qui impactent directement l’intimité. Par exemple, on citera :

  • L’accélération du renouvellement cellulaire de la paroi vaginale, sous l’effet des œstrogènes. Les cellules mortes sont alors éliminées, sous forme de pertes vaginales.
  • L’intensification de la circulation sanguine de la zone pubienne (utérus, vagin et vulve), nécessaire au bon déroulement de la grossesse, congestionne la paroi du vagin et favorise les pertes blanches.
  • L’augmentation de la sécrétion de progestérone stimule la production de mucus au niveau du col de l’utérus. Là encore, une partie de ce mucus est éliminé par des pertes.

Il arrive que cette abondance de pertes vaginales soit vectrice d’infections. Les pertes, en elles-mêmes, n’en sont pas la cause, car elles sont parfaitement normales et naturelles. Ce sont plutôt les femmes enceintes qui, par souci d’hygiène et de confort, ont parfois tendance à adopter une hygiène intime trop intense.

Hygiène intime durant la grossesse : que faire ?

1- Les gestes à éviter

  • Les douches vaginales ne sont pas recommandées, car elles détériorent la flore vaginale. Il en va de même pour les toilettes répétées. Une par jour suffit amplement.
  • Le contact avec des substances chimiques peut contribuer à l’irritation. Ainsi, il faut éviter d’utiliser des savons trop agressifs lors de la toilette intime : bain moussant, gel douche très parfumé, ou savon antiseptique. On pense également au lavage de la lingerie avec un duo lessive-adoucissant très chargés en tensioactifs et parfums de synthèse.
  • Le port de protège-slips ainsi que de sous-vêtements en textile synthétique (satin, élasthanne, microfibre…) est vivement déconseillé. Il en va de même pour le port prolongé de vêtements serrés,  d’un maillot de bain mouillé ou de sous-vêtements la nuit.
  • L’hygiène intime à l’aide d’un gant de toilette ou d’une fleur de douche n’est pas encouragée. Ces accessoires peuvent rapidement devenir de véritables « nids à microbes ». Il convient de se laver… avec sa main !

2- Les gestes à privilégier

  • Pour la toilette intime (pendant la grossesse, mais aussi après !), préférez l’utilisation d’un savon alcalin et doux ou un produit destiné à l’hygiène intime.
  • Plutôt que de procéder à des irrigations vaginales (une fois encore, le vagin n’a pas besoin d’être lavé), nettoyez minutieusement votre vulve (plis entre les lèvres).
  • Séchez-vous avec votre propre serviette de toilette (pas de serviette utilisée par le reste de la famille) et lavez-la très régulièrement.
  • Préférez les sous-vêtements en fibres naturelles, comme le coton ou la soie, et changez-les régulièrement.
  • Après un rapport sexuel, vous pouvez effectuer une petite toilette intime (vulve uniquement) à l’eau claire.
  • Utilisez une lessive hypoallergénique pour laver vos sous-vêtements, vêtements de nuit et linge de toilette.
  • Si vous souffrez de sécheresse intime, qui peut survenir pendant la grossesse, demandez conseil à votre gynécologue. Il vous prescrira un produit adapté à votre flore vulvo-vaginale et à votre état de grossesse.

Que faire en cas d’irritations ?

Si vous souffrez d’irritations (prurit, sensations de brûlures), d’ulcérations génitales, ou bien de leucorrhées suspectes (changement de coloration et/ou d’odeur), le premier réflexe à avoir est de consulter votre gynécologue rapidement. Et ce conseil est valable pour toutes les femmes, enceintes ou non. Seul un médecin peut faire un diagnostic de l’étiologie (endogène ou exogène) et préconiser un traitement adéquat. 

Au demeurant, souvenez-vous que certains symptômes, à l’instar de la sécheresse vaginale ou de pertes blanches plus abondantes qu’à l’accoutumée, sont des conséquences classiques de la grossesse. Une bonne hygiène intime, selon les conseils énoncés précédemment, devraient vous permettre de vous sentir mieux.

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